Le voyage d'études
Un jour dame Libellule, dépressive, en eut marre
De son petit plan d’eau, son étang, de sa mare.
Elle prit la décision de partir, d’aller voir,
D’aller goûter les eaux d’autres lacs, de les boire !
Aussi, étant dotée de deux paires de belles ailes,
Elle fit le choix très bon de suivre les hirondelles ;
Saisit son baluchon, mit dans son escarcelle
Deux ou trois moucherons, pour casse-croûte, pour gamelle !
La voilà donc partie, hardiment, vers le sud,
Filant à la vitesse d’un missile, d’un SCUD,
Elle entreprit un long, très long périple rude,
Une belle aventure, un voyage d’étude.
Elle a quitté les Fagnes, ou tant souffle la bise,
Qui lui semblait si ternes, n’étaient pas à sa guise ;
Cette région où le ciel a toujours la mise grise
Et où la météo est sans cesse indécise.
Elle partit pour l’Afrique, pays des origines,
Qu’un soleil éclatant tous les jours illumine.
Elle ne la connaît pas, mais elle l’imagine.
Et puis que lui importe, tant qu’elle pérégrine !
Battant des quatre voiles, elle franchit les frontières
De France et de Navarre, lusitano-ibères,
Pour survoler les vagues de l’intérieure mer
Et croiser dans le ciel de Libye, du Niger.
Elle se pose quelques temps sur la Seine, le Douro,
Elle goûte les eaux du Tchad, du Chari, du Congo ;
Longe les rives du Zambèze, va à Bulawayo.
Mais meurt de chagrin en voyant Soweto !
Ainsi la demoiselle à fait un beau voyage,
Traversé tous les cieux, vu tous les paysages.
Son esprit est parti par-delà les nuages :
Mais nous savons pas si elle devint plus sage !
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