La béquille de Nelly
C'est l'histoire d'une béquille ; celle de Nelly.
Pour ceux qui l'a connaissent, elle ne se déplace jamais sans elle et pourtant, Nelly a réussi plus d'une fois à l'égarer.
Raymonde propose alors à nos poètes d'écrire un texte sur cette fameuse béquille et de le terminer par cette phrase si familière dans la bouche de Nelly :
"Mais où est passée ma béquille ?"
Bonté divine ! Encore paumé ma béquille
Et cette fois encore, elle ne fait rien pour se faire voir.
Quand est-ce que les béquilles répondront à leur maître ?
Une béquille d’artiste en chêne ou en hêtre
Il faudrait en plus, qu’elle se voit dans le noir
Là, je pourrais la repérer et la faire tenir tranquille
La béquille idéale, que l’on tiendrait en laisse
En parvis attachée, en attendant la fin de messe
Depuis que les béquilles existent, malheureusement,
Elles n’ont pas évolué et mettent à la vie un frein
Non qu’elles ne soient utiles comme des vêtements
Elles n’ont pas vraiment de mode, ce qu’elles n’ont pas enfreint
Là ! Je croyais la voir, mais elle n’y est pas
La chameau, la garçe, si je l’attrape, elle verra.
Y a-t-il quelqu’un qui peut me dire où elle est passée, ou pas ?
C’est l’histoire d’une énigme bancale.
Cas unique pour les sciences qui pousse au désespoir les chercheurs pugnaces ; les rabats dans leurs cordes et les fait fondre en larmes. Car ils savent aujourd’hui qu’ils ne feront jamais sur elle toute la lumière.
L’objet de leurs angoisses est un ergot anglais, une canne, une troisième jambe. Ce bâton de métal les nargue d’une morgue insolente.
Quel que soit l’endroit où on le pose, il file dans le néant : c’est un objet quantique ; il est partout et nulle part !
C’est luxe que de le chercher, c’est graal que de le trouver. Il défie les lois de toutes les physiques !
Si vous croyez que j’exagère ; si vous mettez la main dessus : alors, je vous envie.
Car si ça m’arrivait : je hurlerais « Youpi » !
C’est impossible, dis-je…
L’air éberlué, une énigme à élucider,
Ma béquille a encore disparu !
Je me dirige dans toutes les pièces de l’établissement.
La béquille étant nulle part,
Je me remémore avoir repéré un loubard qui avait quitté l’établissement avec une béquille qui ressemblait étrangement à la mienne.
Et après avoir commis son larcin, revenait le lendemain avec une autre béquille.
Epineuse cette histoire ; il est vrai que l’on tombe vite dans la paranoïa.
Après maintes et maintes pertes de béquilles, je me qualifie de « nouille », de « tête de linotte » et part manger un yaourt aux fruits afin de me remonter le moral avant de dire : « Mais enfin, où est passée ma béquille ? »
La béquille de Nelly
Tu ne fais que des bêtises car tu voudrais avoir été fabriquée en ébène qui est un bois de très bonne qualité.
Tu serais unique, mais peut-être pas pour tout le monde ; pour certains tu paraitrais insignifiante.
Tu veux également être libre et non pas lamentable, là, posée n’importe où en équilibre sur ton unique pied.
C’est dingue et très étrange, pauvre nunuche car tu exagères toujours tout.
A tes yeux, tout te semble louche et tu désirerais une activité plus ludique ou tout simplement une béquille jumelle à un pied semblable à toi et vous partiriez clopin-clopant au Yémen.
Mais là, on entendrait Nelly hurler : « Mais où est passée ma béquille ! ».
La béquille de Nelly
Nelly est en beauté.
Elle porte une jolie robe de printemps.
Elle dit vouloir danser ; c’est louche car d’habitude elle a sa béquille !!
Mais aujourd’hui, sa béquille est par monts et par vaux.
C’est une béquille voyageuse ; elle aime voir où on l’a pose, l’endroit parfois l’intéresse, ou non. Dans un coin, sur une chaise, mais elle préfère le fauteuil vert, même quand elle s’y cache et Nelly l’a cherche pendant des heures.
Parfois épuisée, elle n’insiste pas. Pourtant elle se sent épaulé par elle et souvent Nelly rêve d’être sur une île où sa béquille pourrait se poser sur le sable, sous les cocotiers, en maillot et pas besoin de veste en laine !
Elle écrirait des lettres pour annoncer que sa béquille a d’autres ambitions et Nelly rêve de faire du yoga mais pour cela il faudrait qu’elle n’ait pas besoin d’elle.
C’est une lointaine idée qui pourrait bien naître !!
Mais Nelly se demande si elle pourrait se séparer d’elle, d’avoir l’impression de la jeter dans un jeu de quilles !!
Sa béquille restera dans son fauteuil même si elle suit Nelly des yeux qui fait le tour de la pièce en criant « Où est passée ma béquille ? »
Bien évidemment, lorsque je me lève le matin, je pose toujours la même question « Qu’est-ce que j’ai pu faire de cette béquille ? »
Impossible de la trouver de suite, un jour une idée m’est venue et si je la mettais sous clef ou alors si je la rendais fluorescente et puis enfin après mûres réflexions, j’ai trouvé eurêka je vais me la faire greffer.
Et puis Deuxio une autre question : « Est-ce que cela ne va pas me gêner dans mon quotidien ? »
Non ! Ce n’est pas possible ni même envisageable mais comment faire pour la trouver à chaque moment car elle est pour moi un élément essentiel, l’habitude de l’avoir près de moi et l’enfer de me voir et de devoir me séparer d’elle.
Enfin, y-a-t-il une solution pour toujours l’avoir près de moi et que je ne me la fasse plus voler ni perdre ?
Je continue à la chercher et demande autour de moi : « Mais où est donc passée ma béquille ? ».
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 119 autres membres