Jer'Echos

Jer'Echos

Les mots de chez nous !

Sans même nous en apercevoir, nous utilisons chaque jour des mots et expressions de notre chère Provence. Pour cet atelier, Raymonde nous propose de les faire vivre dans nos textes en imaginant une partie de pétanque. Bonne lecture...

 

 

Ecrasés sous un soleil de plomb, anéantis par le repas partagé et ô combien arrosé, les hommes du dimanche après-midi se dirigent vers la seule place ombragée du village.
De ma terrasse, j'entends Anatole crier :" Té, je m'occupe des équipes ".
Je me tanque alors dans un fauteuil, ma pitchounette sur les genoux, la partie de pétanque va bientôt commencer. De loin, j'aperçois le rascousse de Raymond, tout en émoi, il s'agite, mouline les bras.
Plus loin, le Paul tente d'organiser le jeu. On dit de lui, et dans son dos, " zerbet naouet" car depuis qu'il a hérité, il est claffi d'or et d'argent et sait bien le montrer. A ses côtés, une séduisante vénus, rencontrée au printemps dernier, exhibe à son cou un rutilant diamant.
La partie s'annonce croustillante. Le mouLon de boules est
équitablement partagé : " 2 pour toi et pour toi et ..."
Dans mes bras, la petite s'est endormie. Ses paupières nacrées se sont fermées sur un monde onirique peuplé de fées blotties dans un nénuphar géant.
Je voudrais pouvoir la rejoindre, retrouver dans un songe un peu de mon enfance.
Me revient alors une phrase de mon père parti depuis peu rejoindre les étoiles :
" Tu sais, pitchoune , quand le bon Dieu en vient à douter du
monde, il se rappelle qu'il a créé la Provence
" (Frédéric Mistral)

 

Michèle

 


Allez les gars !  On se bouge le popotin,  c'est pas le moment de songer aller  à l'opéra sinon le Capelan va encore nous faire son sermon sur le mariage et la fidélité.
Rico, l'orpailleur tu vas te mettre en doublette avec Marco la coucourde et pas de vulgarité durant la partie,  il y a les pitchouns qui écoutent.
Té vla l'allude le partenaire de Marius ! Dis tu vas jouer avec pastiset moi avec « l'estranger ». Té  j'espère que tu n'es pas empégué aujourd'hui sinon je  te prends par les castagnettes et je te quille tout la haut sur le clocher de l'église et tu y resteras jusqu'à ce que des bélugues d'intelligence  te sortent par les narines.
Boudiou mais où est le cochonnet ? Il ne s'est tout de même pas escarpé tout seul ! 
Bande de petits salopios ! Avec toutes vos galéjades vous me faites perdre la cabeche et vous m'escagassez ! Pour sûr on peut vous remettre l'emblème des pires emmerdeurs, c'est déjà ce que vous faisiez dès le berceau et  même en tétant votre nourrice fichus énergumènes ! Heureusement « quand le bon dieu vient à douter du monde il se souvient qu'il a créé la Provence ». (Frédéric Mistral)

 

 Sylvia   

 


Une partie de pétanque est organisée sur la place des boules par les gens du village pour les estrangers ; ces Parisiens venus en vacances pêcher le gobi, ce petit poisson de mer et les arapèdes. Ils adorent ça les estivants mais ils aiment aussi la pétanque. Nous, on adore les espincher, les lorgner, les critiquer en Provence, on adore... et quand ils jouent à la pétanque ils se habillent en vacanciers : chaussettes avec claquettes, la casquette blanche, un short à rayures à mi- mollet et chemise ouverte !!!

Ils veulent nous égaler mais nous, on fait semblant de perdre et après on les escagasse sans les abîmer ni fracasser car on est humain. On les laisse vivant !!! On leur présente les boules et le cochonnet, ils sont curieux, ils badent la pétanque. Ils regardent la bouche ouverte. Peuchère ils se croient où ?

Quand le mistral souffle, ça les énerve et lancent les boules a tort et à travers et nous on cri « ils sont ensuqués ces parisiens boudiou ! »

Et ils nous demandent ce que ça veut dire, on leur répond

« assommer ou idiot !! »

Ils ne se fâchent pas parce qu'ils sont bien élevés. Et quand ils tirent et pointe, ils tiennent la boule comme un crayon... on va vers eux gentiment et on leur explique comment la tenir puis ils lancent et là, dans un tonnerre de dieu ils gagnent. Nous on les croit pas, on part avec le mètre pour mesurer plusieurs fois. Noir de colère il faut se rendre à l'évidence, les parisiens ont gagné et de la biasse ; le grand sac des lots, on en sort le lot gagnant ; deux bouteilles d'huile d'olives des oliviers de la commune. On était tous estransi de joie, même si on n'aime pas les parisiens. On pense à cette phrase inscrite à l'entrée du village :

“ Quand le Bon Dieu en vient à douter du monde, il se rappelle qu'il a créé la Provence. ” (Frédéric Mistral)

 

 Raymonde

 


 

Cette histoire se déroule à quelques kilomètres de La Louvière au lieu-dit : El Djobrette entre lesz sept terrils du Gabos. C’est une exceptionnelle journée de juillet. Pégase, un gari du patelin, invite Machotte, – ainsi surnommée parce qu’elle porte des lunettes qui lui font de grands yeux, à une partie de pétanque. Se joint à eux Clochette, son amie d’enfance. La partie se déroule sur le cagnard qui s’étend au pied du terril Saint Michel. Elle n’a pas commencé de dix minutes qu’arrive Tancrède, l’arapède de Clochette. Il faut dire que celle-ci est belle comme le jour qui s’éveille et que, quand elle se déplace, elle semble monarque qui voltige avec grâce et élégance de roseau en roseau.

Comme à son habitude, le pot-de-colle ne peut s’empêcher de commettre une cagade en se cognant l’orteil, (il se promène toujours nu-pieds), sur l’une des boules de son amoureuse. Celle-ci lui lance alors sans nuance : _ « Què ! c’est pas parce que dj’vos vi voltir qu’vos povè esquinter em djeu ! Alzin spotchir lè coupichs ! »

Tu vois Mistral, tu as dit : « Quand Le Bon Dieu en vient à douter du monde, il se rappelle qu’il a créé la Provence ! » (Frédéric Mistral)

Et moi, je te réponds :  « Mais pas que… ! »

 

Henri

 


Té, aucun nuage aujourd’hui ! Le ciel est bien dégagé ; je vais pouvoir jouer aux boules avec ma nine Olive, cette pauvre estrasse toujours énervée à l’idée de perdre la partie contre moi.

Il est bientôt midi, les rayons de soleil percent les branches du platane qui peine à nous faire de l’ombre.

Oh peuchère ! C’est déjà l’heure de l’apéro, je boirai bien un petit pastaga bien frais, histoire de me rafraîchir le gosier.

Voué, essaie un peu me dit Olive ! Si tu le commande, je t’envoie un pastisson en pleine figure, tu ne le verras même pas arriver celui-là !

Bougre d’âne que je suis ! Si j’avais su, j’aurai demandé à Lucien de disputer la partie de pétanque avec moi. De sûr, je l’aurai eu mon petit jaune !

Heureusement le chant des cigales et l’odeur de la lavande me rappellent que « Quand le Bon Dieu en vient à douter du monde, il se rappelle qu’il a créé la Provence » (Frédéric Mistral).

 

Nathalie

 


Sur le terrain de pétanque, à la sortie de Marsal, Jean, Patrice et la jeune Lydie jouent une partie bien animée. Patrice, après avoir lancé pensa avoir tendu une trapadelle aux autres car sa boule se trouvait en plein centre du jeu. Cette bazarette se sentait fière.

Ce fut au tour de Lydie qui toute estransi joua, la nine réussi très bien car sa boule alla se peguer contre le cochonnet.

Au même moment, une nuée d’aludes traversa le terrain et Jean en regardant la scène fit la remarque : « Té ! les culs levés sont arrivés ! » car nous n’apercevions que des postérieurs dans le parc voisin.

Quand le Bon Dieu en vient à douter du monde, il se rappelle qu’il a créé la Provence » (Frédéric Mistral)

 

Pascal

 


C’est le pied d’aller à Arcachon. Au poste de chasse, les oiseaux mettent le ouaille de sorte de semer la panique. Ils encatagnent les chasseurs.

Té, ils cagolent l’oiseau les chasseurs chicoubon de vin pas loin sur un rocher, on voit une olive bien verte, reste d’un déjeuner endurcie par la vieillesse. Quelle nouille cet élève avec un chapeau de paille qui joue à la pétanque pas loin du rocher. Il ressemble à un stokfish, cette andouille ! Quel bougre d’âne, il est content de sa bêtise, il marque le point cet asticot. C’est un mauvais joueur, il n’aime pas perdre. Vous non plus boulistes. Je viens de marquer le point, cela fait quatre à deux, tu vois pas que je marque le point bougre d’andouille. « Quand le Bon Dieu en vient à douter du monde, il se rappelle qu’il a créé la Provence » (Frédéric Mistral). Un saltimbanque en fait, ça il le fait en chanson le boudiou !!!

 

Gilles

 


 

Raoul et Robert nous ont rejoints à La Farlède pour cette partie de pétanque.

J’ai peur que cela se passe mal ; Christophe est bien brave mais il est si souvent empégué que ces tirs n’atteignent jamais leur but au grand dam de son équipe qui le boulègue comme un minot pour le faire réagir.

Robert pointe une première boule si prêt du cochonnet qu’elle faillit l’emporter hors du terrain, c’était étonnant, il avait osé, et avait réussi.

Rose, sa petite amie et plus grande fan l’encourageait. « Vas-y roro, tu vas l’avoir hurlait-elle ! ».

Pierre le collègue et partenaire de Christophe s’énervait comme un pitchoun qui fait une crise de nerf, tapant du pied, il lançait ses bras dans toutes les directions en criant que l’on était pas au champ de course et que les admirateurs devaient se contenir, voire se taire pour le bon déroulement du jeu.

Il ne pouvait se concentrer, racontant comme une galéjade les cinq dernières minutes qui venaient de s’écouler.

Les boules brillaient au soleil et étaient blanches comme de la neige.

Christophe voulu s’avancer, vacillant, titubant, il buta contre la boule qui venait d’être lancée faisant perdre le point à Robert.

Une rixe débuta suivi d’échanges de noms d’oiseaux, bougre d’âne, corniaud, je vais t’escagasser.

On ne fit pas Fanny et le pastis frais fut servi.

C’est sûr, « Quand le Bon Dieu en vient à douter du monde, il se rappelle qu’il a créé la Provence ». (Frédéric Mistral)

 

Brigitte

 



04/08/2014
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