Jer'Echos

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Adieu P'tit Louis

 

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Les yeux dans le vague, à quoi penses-tu ? A ton entrée dans la vie qui fut un calvaire, que ton fardeau fut lourd à porter.

P’tit Louis, t’ayant connu pour la première fois, il y a 17 ans dans ce sombre squat où tu habitais avec cet orphelin vietnamien. Tu es parti trop tôt mais je sais que tu as enfin trouvé la paix, délivré de tous tes tourments. Tu avais cette pudeur de ne pas ennuyer les autres avec tes problèmes. Tu avais une gueule marquée par un parcours de vie pas facile mais n’ayant pas entamé ta bonne nature. Sociable, tu aimais parler même si ton discours s’embrouillait parfois. T’ayant vu 2 à 3 fois sur ton lieu d’hébergement, tu m’as étonnée et fait sourire par quelques propos directs et teintés d’humour.

 Jéricho était ton ancrage, tu étais comme un bateau amarré au ponton de l’association. Tu venais chercher ton courrier et le déposais en tas dans le bureau de ton référent social en attendant patiemment que chaque lettre soit ouverte. Tu aimais te parfumer d’eau de Cologne à la bagagerie, dire bonjour à Sœur Françoise et « tes amis de Jéricho » Mais tu repartais libre dans ta tête. Te connaissions-nous vraiment ? Non. Mais était-ce nécessaire ? Tu avais besoin de nous, nous étions là tout simplement.

Tu étais musicien, d’origine réunionnaise, tu aimais jouer de la guitare et du djembé avec Alain, réunionnais comme toi.

Malgré les grosses difficultés et les problèmes que tu as vécu, tu t’es battu jusqu’au bout, face à la maladie. Tu es parti car elle t’a rattrapé, le visage marqué. A tous, tu vas nous manquer.

Tu vivais au jour le jour sans te poser de question. Tu étais croyant et te sentais libre. Tu respectais aussi une chose très importante : tes coutumes et tes traditions venues tout droit de l’île de la Réunion.

Plutôt solitaire, « La Coquette » était le seul foyer que tu considérais comme ta famille, il était ton seul repère à la tombée de la nuit.

Tu es parti dans « ta p’tite case comme là-bas quoi ! » avec ton sourire, peut-être avec ton bonnet rasta. Tu seras encore solitaire au milieu des anges.

Non ! Ta vie ne fut pas des plus roses mais, c’était ton choix !

Encore, je doute que ce le fut vraiment, ton choix. Tu me faisais penser à un chat, un de ces vieux matous, ces harets qui errent dans les villes et qui squattent les parcs. D’ailleurs, comme eux, quand tu sentis la Noire Dame venir, tu disparus. Dans quels fourrés, nul ne le sait.

Heureusement, si je puis dire, tu buvais encore l’un ou l’autre café. C’est en venant en chercher un que tu t’es effondré. Et tu n’eus plus le choix du tout, on t’hospitalisa. Et tel Socrate, un « gouttière » de mon enfance, tu mourus. Mais pas seul. Et, c’est là l’essentiel !

Tu es devenu maintenant un ange pour l’éternité.

 

« Nar Arvi » « On se retrouvera »

 

 

Texte écrit en atelier d’écriture avec Michèle, Gilles, William, Luc, Henri, Cédric, Diane, Nathalie, Sylvia, Brigitte, Raymonde.

 


Les obsèques de Louis VEFOUR dit P'tit Louis auront lieu

SAMEDI 7 DECEMBRE

 

9h        la mise en bière à l'hôpital Sainte Musse

9h30   la levée du corps

10h   la cérémonie à la maison de retraite "Sainte Catherine Labouré" au 130 chemin de la Providence (à côté de Jéricho)

12h      la crémation à Cuers



03/12/2013
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