Jer'Echos

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Journée "Culture de la Solidarité" au Théâtre Liberté

"L'Art et la culture, une chance pour la solidarité"

 

 

 

 

Vendredi 14 Juin 2013, une grande journée organisée par l'UDV a réuni de nombreux acteurs du monde artistique, culturelle et social.

La journée s'est articulée autour d'un film présentant les réalisations et expériences d'associations de l'UDV suivi d'un débat, d'un repas festif partagé dans la cour de l'association KAIRE, de musique, de chant, de danse, de représentations théâtrales, tout cela dans le partage et la bonne humeur.

 

                      

 


Voici les textes de Gilles, Sylvia et Henri lus au Théâtre Liberté par Sabine Tamisier 

 

 

Ho ! à  son papa

 

Mon bébé, viens à papa.

Tu as peur couillon ?

Sort du panier !

Allez Flynt,  viens à papa.

Ho ! Qu’il est beau son bébé.

Il est sage !

Allez fait pipi et Hop ! On va à la maison à papa !

Tu ne vomis pas dans la voiture !

Tu as six mois.

Tu ne fais pas sur papa : sage !

Ho ! Il me fait un bisou !

Regarde, il est gentil le chien à son préféré !!!

Tu vas faire la connaissance de Louis Nuçera

 

Gilles

 


 

Notre nouveau facteur

 

Plutôt svelte, des yeux sombres et malicieux, des cheveux bruns coiffés en arrière, il distribue son courrier à vélo.

Lorsqu’il a un recommandé, il dépose le récépissé dans la boîte à lettre.

Cependant, si vous êtes présent, et que vous l’interceptez avant qu’il ait quitté votre rue, il vous remet le pli sans rechigner et ce, toujours avec un petit mot gentil sans jamais se départir de son calme.

Il est tout à fait l’opposé de notre précédent facteur, qui lui, étant en fin de carrière perdait son temps à discuter et notre courrier lui, attendait !

Heureusement aucune comparaison, notre petit nouveau est épatant.

Vive le changement !

 

Sylvia

 

 

Léandre

  

Il  y a des années, Il y a des éons,

Mes semaines ne riaient pas, ni n’étaient très joyeuses.

J’allais trouver refuge chez un vieillard bougon

Qui rayonnait pourtant dans ses tenues miteuses.

 

C’était, j’étais enfant,

Il y a bien longtemps !

 

Je l’avais rencontré sur les pentes du terril

Que j’arpentais souvent aux heures buissonnières.

Il en grattait les flancs à genoux ou assis,

Ramassant les gaillettes par seaux, par mannes entières.

 

C’était, j’étais enfant,

Il y a bien longtemps !

 

Je lui disais bonjour lorsque je le croisais.

Bien que tout à ses fouilles, il relevait la tête,

M’adressait un sourire, gentiment saluait,

Sans, pour autant, lâcher son pic, son herminette.

 

C’était, j’étais enfant,

Il y a bien longtemps !

  

Les hasards des rencontres devinrent des habitudes.

Je m’empressais alors, quand j’étais dans la peine,

D’aller auprès de lui meubler sa solitude.

Et là, à ses côtés, j’en oubliais la mienne.

 

C’était, j’étais enfant,

Il y a bien longtemps !

  

Quand, en fin de journée, il avait fait son stock,

Il dépliait son corps et chargeait son fardeau.

Il avait tout du chêne, ressemblait à un roc.

Mais un soir les faiblesses ont infiltré ses os.

 

C’était, j’étais enfant,

Il y a bien longtemps !

  

Je l’aidai de mon mieux à rentrer au coron

Où tous les souvenirs de ses années heureuses

Se réchauffaient autour d’un vieux poêle à charbon

Dans sa pauvre maison. Pauvre, mais chaleureuse !

 

C’était, j’étais enfant,

Il y a bien longtemps !

  

Je lui sciais son bois et le mettais en piles.

Il y en avait des tas, il y en avait des stères.

Des bûches, il y en avait et des cents, et des milles :

De quoi chauffer la Terre pour des siècles d’hiver !

 

C’était, j’étais enfant,

Il y a bien longtemps !

 

Lorsque, sur le pays, tous les cieux se vidaient,

Nous restions face-à-face, les yeux dans les mirettes.

Il  avait le mot rare. Alors, je me taisais.

Mais ces heures de pluie m’étaient heures de fêtes !

 

C’était, j’étais enfant,

Il y a bien longtemps !

 

Car je sais qu’il avait, sous son écorce rude,

Un cœur plus étendu que la plus vaste plaine,

Qu’il avait de l’amour toute la bonté prude.

Et qu’à moi, l’innocent, il faisait les mains pleines !

 

C’était, j’étais enfant,

Il y a bien longtemps !

  

Si, comme ce soir, j’ai l’âme déchirée, tout en loque,

Je repense à Léandre qui apaisait mes maux

De sa présence tendre, d’une parole ad hoc.

Il m’apprit en silence qu’en tout il y a du beau !

 

J’étais, alors, enfant.

Il n’y a pas si longtemps !

 

Hachem

 

 



16/06/2013
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