Jacqueline, la dynastie du cœur…
Jacqueline est bénévole aux Amis de Jéricho. Elle assure une permanence au « point eau » tous les mercredis matin. Nous avons décidé de la rencontrer afin de mieux la connaître et savoir pourquoi un tel engagement auprès de notre association.
Jacqueline, depuis combien de temps es-tu bénévole aux Amis de Jéricho ?
Je suis arrivée en septembre 2011, cela fait déjà 2 ans !
Pourquoi Jéricho ?
Récemment à la retraite, je voulais trouver une activité bénévole en journée et pas trop loin de la maison. Alors j’ai pensé aux Amis de Jéricho car je connaissais l’association grâce à ma mère et à ma fille qui l'ont connue.
Dans les années 80, ma mère était bénévole, elle a connu le premier Jéricho avec Gilles Rebêche. A l’époque, elle s’occupait du vestiaire et du service au restaurant social. Quant à ma fille, elle avait postulé après avoir obtenu son diplôme d’Assistante Sociale et y a travaillé de 1990 à 1994 environ.
Quel poste occupes-tu au sein de l’accueil de jour ?
Lorsque je suis venue pour la première fois à Jéricho, j’ai rencontré Nathalie qui m’a fait visiter l’association et qui m’a proposé d’assurer la permanence au « point douche » une matinée par semaine. Il manquait un bénévole le mercredi matin. Après quelques semaines de formation auprès d’un autre bénévole, j’ai accepté volontiers le poste. J’aime bien ce travail et je m’y sens bien !
La douche fait partie des services élémentaires au même titre qu’un repas ou une domiciliation. En quoi ce service est-il important pour notre public ?
Je pense que pour une personne qui vit à la rue, la douche est indispensable. Je remarque d’ailleurs que ces personnes qui viennent demander une douche sont très soucieuses de leur apparence. Elles veulent être propres, sentir bon, être rasés pour les hommes et porter des vêtements propres. Bien souvent, je rencontre des hommes et des femmes qui connaissent la rue depuis peu et qui gardent encore le réflexe de prendre une douche tous les matins. Pour la plupart, c’est un accident de parcours qui les a malheureusement conduit jusqu’à nous.
Au point douche, on trouve bien plus qu’une serviette de toilette et du gel douche, on y trouve une oreille attentive, la tienne Jacqueline !
C’est ce côté relationnel avec les gens qui me plaît le plus.
Il suffit de leur dire : « Bonjour, comment allez-vous aujourd’hui ? » pour qu’une discussion s'amorce.
Ces hommes et ces femmes ont besoin d’être écoutés, de partager leurs maux. C’est un moment d’échange où les personnes savent qu’elles peuvent se confier sans attendre de jugement. Quelques conseils, quelques mots qui réconfortent suffisent à créer un climat de confiance. Ils attendent quelque fois bien plus qu’une douche en venant nous voir !
Qu’entends-tu le plus au point douche ?
La difficulté à vivre dans la rue ou dans les foyers avec tous les risques qu’il en découle (les vols, la violence, le racket, le froid en hiver…), le manque d’argent et bien sûr l’absence d’un toit.
Tu côtoyais déjà un peu ce public lorsque tu travaillais ?
J’étais aide-soignante à l’hôpital Chalucet et j’ai soigné des malades présentant différentes pathologies ; des malades du sida, des toxicomanes, des alcooliques, des dépressifs…
J’ai retrouvé en venant à Jéricho certains patients que je suivais à Chalucet. Eux aussi se souviennent de moi !
Selon toi, la précarité a-t-elle évolué ces dernières années ?
Oui bien sûr ! Je pense qu’en France on ne meurt pas de faim comme dans d’autres pays du tiers monde. En revanche, les hommes souffrent de misère affective, de solitude et cela les conduit bien souvent à fréquenter des associations comme « Les Amis de Jéricho ». Heureusement que ce genre de structure existe pour ces personnes !
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